L’ère est à la gouvernance corporative, sociale et environnementale des entreprises et les dossiers de durabilité viennent maintenant en tête de liste. Un exemple innovateur de ce phénomène est le lancement d’un projet par la compagnie Graphic Packaging pour remplacer les plastiques à usage unique par des produits à base de papier.
Graphic Packaging a récemment annoncé un investissement de 600 millions$ US pour la première ligne de production de carton depuis des lunes à voir le jour aux États-Unis, soit à l’usine de Kalamazoo, au Michigan. La nouvelle machine transformera des tonnes de carton usagé en emballages plus verts. Le projet de Graphic Packaging démontre toute sa confiance dans un futur avec moins d’emballage en plastique à usage unique et de produits en styromousse. La compagnie produit déjà du carton couché recyclé et du carton kraft couché non blanchi. La nouvelle machine ne produira que du carton couché de fibres recyclées, à raison de 500 000 tonnes/année. L’usine revampée de Kalamazoo produira 40% du volume de carton couché recyclé aux États-Unis, pour une capacité de 1,25 millions de tonnes par année.
Dans le cadre de ce projet, Graphic Packaging fermera quatre machines à papier moins efficaces et plus petites, ce qui permettra une baisse significative de 20% des émissions de gaz à effet de serre. En cela, le projet répond directement aux demandes du marché. Par exemple, Google annonce l’abandon de l’emballage en plastique d’ici 2025; Starbucks passe des emballages à usage unique au réutilisable – les couvercles de verres contiennent déjà 9% moins de plastique – alors qu’Ikea annonce l’abandon progressif des emballages en plastique d’ici 2028.
Le nouvel investissement de Graphic Packaging suscite tout de même quelques interrogations légitimes : d’autres joueurs d’importance annonceront-ils des investissements semblables? Graphic Packaging cherche-t-elle plutôt à dominer ce segment d’activités ou prend-elle de l’expansion strictement pour répondre à la tendance du marché? Et puis est-ce une expansion naturelle pour l’entreprise ou un risque calculé?
Source : Fisher International
Jaclin Ouellet, Journaliste, Le Maître papetier