Panel sur la gestion de la COVID-19 à PaperWeek Canada 2021 | Se remettre sur pied après la pandémie

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La pandémie de COVID-19 a eu un impact sur tous les secteurs de l’économie et le secteur des pâtes et papiers n’y a pas échappé.

En trame d’ouverture de la 107e édition de Paperweek Canada, présentée de manière virtuelle pour la première fois, trois experts ont présenté leur point de vue sur les impacts de la pandémie et sur la stratégie de rétablissement.

Incertitude économique, restriction des déplacements aux frontières, travail à distance, distanciation physique font partie des impacts majeurs vécus par les usines de pâtes et papiers partout au pays. « Nous avons dû nous adapter très rapidement pour continuer les opérations tout en mettant en place des mesures pour protéger nos employés », a souligné Eric Ashby, vice-président du secteur manufacturier chez Domtar, qui opère dans huit états américains et trois provinces canadiennes.

Même son de cloche de la part de Kevin Anderson, vice-président des opérations pâtes pour Canfor Pulp, qui opère au Canada, aux États-Unis et en Suède. « Nous avons mis en place de nouveaux protocoles de santé et sécurité au travail, en exigeant à plusieurs employés de travailler à la maison », dit-il.

Au départ, il était difficile de prévoir combien de temps durerait la pandémie, mais près d’un an après l’émergence du virus, Eric Ashby croit qu’il y aura des impacts durables sur le marché du travail. « Aujourd’hui, moins de 10% de nos employés de bureau sont en présentiel », dit-il, croyant que ce mode de travail s’implantera de manière durable. Lorsque tout reviendra à la normale, il s’attend à voir seulement 20 à 30% des employés de bureau sur place, et le reste, en télétravail. Ce changement a amené des avantages pour certains aspects, mais il est beaucoup plus difficile de mettre en place une culture d’entreprise et de trouver des solutions créatives à distance, estime Eric Ashby.

Kevin Anderson abonde dans le même sens. Ce dernier sait de quoi il parle, car il a été embauché en avril 2020, au tout début de la pandémie. « Le télétravail fonctionne plutôt bien, mais la culture d’une entreprise se développe en faisant des rencontres en personne », dit-il, soulignant sa hâte d’aller serrer les mains des directeurs d’usines et autres employés de Canfor qu’il n’a pas pu rencontrer en personne encore.

Domtar, Canfor, et plusieurs autres producteurs ont dû fermer quelques machines, parfois mêmes des usines, selon les marchés des produits. Ce ralentissement a forcé les entreprises à revoir les activités et leur stratégie d’investissement.

Le gouvernement canadien est bien au fait des difficultés rencontrées, alors que 130 usines du secteur forestier ont dû fermer leurs portes, souligne la sous-ministre de Ressources naturelles Canada, Beth MacNeil. Près de 16 000 des 20 000 personnes qui avaient perdu leur emploi ont pu retourner au travail, et le gouvernement canadien a mis en place plusieurs programmes pour aider les entreprises, et notamment les PME, pour la mise en place de mesures pour la santé et sécurité des travailleurs. Le gouvernement souhaite aussi soutenir une relance verte, pour mettre en place une économie circulaire, plutôt que basée sur l’extraction.

Selon Véronique Proulx, PDG Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) et vice-présidente de Canadian Manufacturers and exporters, le manque de main-d’œuvre affecte plus de 60% des entreprises manufacturières canadiennes sondées récemment. Devant l’incertitude économique, deux courants de pensée s’affrontent, poursuit-elle, car certaines entreprises remettent les investissements à plus tard, alors que d’autres décident d’investir dès maintenant pour profiter du rebond, après la pandémie.

Kevin Anderson souligne que l’industrie de la pâte a connu une croissance de la demande et des prix au cours de la dernière année. « La clé de notre succès sera de maintenir nos activités centrales et d’exploiter nos marchés de niches avec des produits de haute qualité », dit-il, ajoutant que Canfor souhaite continuer à décarboniser ses opérations pour offrir des produits plus verts à ses clients.

Selon Eric Ashby, en tant de crise, il faut s’assurer d’avoir des liquidités, comme le ferait un bon comptable. « On doit bâtir sur de solides fondations pour le long terme en concentrant nos activités principales », dit-il. C’est une fois la pandémie terminée, qu’il sera le temps de regarder les opportunités d’investissements pour de nouveaux bioproduits ou dans la bioénergie.

Fait à noter, plus de 968 personnes, dont 727 participants provenant d’usines, se sont inscrites à la 107e édition de Paperweek Canada, diffusée pour la première fois de manière virtuelle.

Visitez www.paperweek.ca pour plus d'informations sur la conférence


Guillaume Roy, journaliste