Mikael Magnusson – L’industrie du vêtement et du textile en général pèse lourd sur l’environnement. Les fabricants de jeans, par exemple, utilisent des milliers de litres d’eau et de grandes quantités de pesticides.
De plus, le coton est cultivé dans des régions qui souffrent de pénuries d’eau, ce qui ajoute de la pression aux producteurs tentés d’incinérer leurs rejets et de rejeter du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Mikael Magnuson, chercheur senior en bioéconomie chez RISE, propose pour sa part de réutiliser des sous-produits textiles, pour fabriquer un nouveau type de papier, le papiertextile. Du vieux textile est déjà réutilisé pour des guenilles et la confection de matériaux isolants. Cette fois, il s’agit de recirculer toute la filière textile et d’en utiliser le plus possible.
On pourra toujours avancer que l’usage de textiles comme le coton dans le papier n’est pas nouveau. Mais le procédé mis au point par RISE implique que le déchet généré par le recyclage du textile devient réutilisable, ce qui n’était pas le cas jusqu’à maintenant. RISE a démontré que des déchets textiles peuvent être incorporés dans le flot circulaire de matériau forestier, améliorant du même coup la durabilité des activités dans deux sphères d’activités simultanément. Les chercheurs en sont maintenant à l’étape de faire passer le concept à un mode proprement industriel.
Il reste tout de même des défis importants à franchir, selon M. Magnusson, qui doit composer avec les longues fibres de coton dans les machines à papier, toutes conçues et optimisées pour des fibres plus courtes. Contrôler toute contamination du flot de textile représente un autre défi pour l’équipe de RISE. Le concept manufacturier en question a été évalué par Archana Ashok de KTH, qui a reçu le prix de meilleur projet une première fois en 2017 pour sa thèse de maîtrise sur le papiertextile comme matériel d’emballage circulaire dans les sacs en papier.
Jaclin Ouellet, Journaliste, Le Maître papetier