L’eutrophisation des écosystèmes aquatiques constitue une problématique mondiale reliée aux activités humaines.
Elle est causée par le rejet d’une charge excessive de nutriments dans les cours d’eau. Pour limiter ce phénomène, certaines sources de nutriments pourraient être captées avant leur émission dans l’environnement par des systèmes de traitements des eaux à base de microalgues.
Alors que la qualité et la quantité des réserves d’eaux douces sont menacées par les changements climatiques, des actions doivent être entreprises rapidement pour diminuer les pressions sur cette ressource. Le rejet d’eaux usées dans l’environnement contenant une charge excessive en nutriments est l’une des principales causes de l’eutrophisation des écosystèmes d’eaux douces et marines. Les sources de ces rejets sont diverses, telles que les systèmes de traitement municipaux, les activités agricoles et les industries.
L’amélioration des pratiques en traitements des eaux par l’utilisation de nouvelles technologies pouvant diminuer la charge en nutriments contribuerait à l’atténuation des impacts. Les microalgues constituent une solution prometteuse à cette fin puisqu’elles peuvent capter une multitude de molécules polluantes fréquemment retrouvées dans les rejets municipaux, industriels et agricoles. En plus de se nourrir de phosphore et de potassium, elles peuvent utiliser différentes sources d’azote comme l’ammonium, les nitrates et l’urée. Elles peuvent aussi utiliser plusieurs sources de carbone organique et inorganique présentant de fortes demandes chimique ou biologique en oxygène.
En plus de leur capacité à réduire la charge en nutriments dans les eaux usées, les microalgues peuvent devenir un atout considérable dans la réduction des émissions de gaz à effets de serre (GES). En effet, les microalgues sont des organismes unicellulaires photosynthétiques qui peuvent fixer le CO2 de l’atmosphère pour le convertir en sucre, source d’énergie pour leur métabolisme. La production d’une tonne de microalgues permet de convertir 1,83 tonne de CO2 en biomasse qui contient une multitude de molécules (lipides, protéines, pigments, polysaccharides, etc.) ayant un potentiel de commercialisation dans divers marchés (alimentation animale et humaine, cosmétique, pharmaceutique, biomatériaux, biocarburant, etc.). Leur grande productivité en comparaison à des cultures terrestres ainsi que leur capacité à traiter les eaux usées en font d’excellentes candidates pour la conversion des effluents industriels, autant gazeux que liquides.
En collaboration avec l’UQTR, Innofibre a réalisé plusieurs projets de recherche portant sur le potentiel de production de biomasse algale dans diverses sources d’eaux usées industrielles. En janvier 2023, Innofibre a obtenu, en collaboration avec Merinov, centre collégial de transfert de technologie (CCTT) spécialisé en technologies des pêches, de l’aquaculture, de la transformation et des bioressources marines, un financement du ministère de l’Enseignement supérieur pour un projet de recherche collaboratif intitulé « Les microalgues pour une aquaculture durable ».
Dans le but d’assurer une plus grande autonomie alimentaire à la province et un approvisionnement en poisson de qualité aux Québécois, le ministère de l’Agriculture, des Pêches et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) vise à doubler la production piscicole provinciale d’ici 2025. Ce type de procédé génère des quantités importantes de rejets à traiter afin de respecter les normes environnementales. Le projet de recherche vise à développer une solution de traitement des eaux polyvalente, à base d’une espèce de microalgues, pour réduire la teneur en azote, phosphore et autres composés dans des effluents d’aquaculture. L’expertise acquise dans ce projet sera bénéfique pour accompagner les futures entreprises québécoises du secteur.
Bassins de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec (ÉPAQ).
La mission d'Innofibre
« Contribuer au positionnement technologique et au développement durable de l’industrie papetière et du bioraffinage au Québec, en soutenant l’innovation et la diversification des produits issus de la biomasse et en adaptant les technologies papetières. »
