La foresterie au service d'une bioéconomie durable

Source de l'image : LMP

De l’industrie
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Voici la traduction d'un article rédigé par Linda Coady et Stéphane Renou, mettant en lumière l'importance cruciale de la foresterie dans le développement d'une bioéconomie résiliente en Colombie-Britannique.

Cet article explore les défis et les opportunités qui se présentent dans le contexte de l'évolution vers une économie nette zéro, en mettant en évidence le potentiel transformateur de l'industrie forestière dans la lutte contre le changement climatique et la promotion d'une croissance durable. À travers cette traduction, nous espérons offrir une perspective significative sur les efforts déployés au niveau local et mondial pour façonner un avenir où la conservation des écosystèmes forestiers va de pair avec l'innovation et le progrès économique.

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La foresterie est essentielle pour développer une bioéconomie résiliente en Colombie-Britannique.

La fermeture d'une usine de pâte à papier entraîne celle de trois à cinq scieries, qui sont essentielles à une bioéconomie diversifiée et durable.

À Vancouver, les dirigeants et les acteurs du changement se réuniront à l'occasion du GLOBE Forum 2024 afin d'explorer des solutions pour réimaginer notre économie et d'examiner les innovations qui vont au-delà de la durabilité pour arriver à la régénération.

À l'échelle mondiale, il est vital de relever le défi commun de l'évolution vers une économie nette zéro et de la réduction des émissions. En Colombie-Britannique et au Canada, nous avons une opportunité unique avec une ressource naturelle durable et régénératrice comme la foresterie.

Les Canadiens sont les premiers témoins des effets du changement climatique : incendies de forêt records, sécheresse croissante, inondations et autres phénomènes météorologiques dangereux. Nous ne sommes pas les seuls : Tous les pays seront touchés d'une manière ou d'une autre par le changement climatique, et des efforts mondiaux sont en cours pour relever ce défi.

Parmi eux, une augmentation de la production d'énergie renouvelable.

Le secteur forestier canadien a un rôle essentiel à jouer pour relever ce défi. L'industrie forestière de la Colombie-Britannique s'efforce d'utiliser pratiquement 100 % de chaque arbre. Près de la moitié est transformée en bois d'œuvre pour des produits de grande valeur, le reste devenant des copeaux de bois résiduels utilisés pour créer de la pâte et du papier, des emballages, de nouveaux bioproduits et de la bioénergie - une part croissante de la bioéconomie.

L'intégration plus poussée de la bioéconomie dans la foresterie est une stratégie clé pour la conservation, la résistance aux incendies et la gestion durable des terres. En gérant soigneusement les forêts, en extrayant la valeur de chaque partie d'un arbre, en utilisant les résidus de bois et les déchets pour la fabrication et l'énergie, tout en replantant des arbres, il est possible pour la Colombie-Britannique et le Canada d'offrir une bioéconomie dynamique, une croissance des énergies renouvelables et la santé des écosystèmes.

De nouvelles technologies ont déjà été mises au point pour mieux gérer la santé des forêts et décarboniser les opérations. Des bioproduits sont en cours de développement et peuvent remplacer les matériaux non renouvelables dans des articles tels que les masques médicaux, l'asphalte pour les routes et les colles et adhésifs naturels pour les panneaux de bois dans les maisons et les bâtiments. Les progrès réalisés dans le domaine du bois d'oeuvre ont une plus grande incidence sur les villes, avec des édifices en bois plus hauts offrant des solutions aux problèmes posés par les logements abordables et résistants au climat.

Chaque année apporte son lot d'exemples de partenariats et de projets innovants. Par exemple, à Prince George, Canfor trouve de nouvelles façons de réduire la consommation de gaz naturel à son usine de pâte à papier en s'associant à Teralta Hydrogen Solutions de Chilliwack. FPInnovations et des acteurs clés de l'industrie extraient de la cellulose des fibres et des composants spécialisés qui peuvent servir à de multiples applications, notamment le remplacement des plastiques à usage unique et d'autres emballages non renouvelables dérivés de combustibles fossiles.

Comment aller de l'avant pour développer ce potentiel ? Nous exploitons un écosystème hautement intégré dans le secteur forestier, et la clé de cette stratégie est un secteur primaire sain de scieries et d'usines de pâte à papier. La fermeture d'une usine de pâte à papier entraîne celle de trois à cinq scieries. S'il n'y a pas d'usines de pâte à papier, nous ne pouvons pas développer la bioéconomie et la chaîne de valeur des produits manufacturés et de la bioénergie qui nous permettront de nous rapprocher d'une économie nette zéro. Il s'agit notamment de déterminer un niveau acceptable de disponibilité des fibres. La certitude de la disponibilité des fibres pour l'industrie crée les conditions nécessaires à l'investissement et à la poursuite des activités dans l'ensemble du secteur forestier, ce qui permet de soutenir les familles et les communautés dans toute la province.

Si nous prenons ces mesures, des exemples d'installations modernes transformatrices pourraient constituer une opportunité clé pour le Canada. Il s'agit notamment d'usines kraft modernes qui ont été développées ailleurs dans le monde et qui sont capables d'augmenter la production de pâte, d'assurer l'autosuffisance énergétique, d'améliorer les performances environnementales, de produire de l'électricité en excès et d'offrir des opportunités d'emploi. Cela peut stimuler la création de bioproduits comme plateformes pour la croissance d'une bioéconomie à haute valeur ajoutée et à faible émission de carbone. Un projet de cette nature générerait des avantages significatifs pour les Canadiens et assurerait l'avenir des activités de nos scieries.

 Pour faire face au changement climatique, nous devons gérer les forêts en tenant compte de nombreux objectifs, notamment la durabilité, la faune et la biodiversité, la résilience aux incendies, la santé et la sécurité, les valeurs culturelles, la séquestration du carbone, les produits en bois renouvelables et les biomatériaux. Le secteur forestier reste une partie très significative de l'économie de la Colombie-Britannique avec une expertise, des ressources et des avancées dans de nouvelles technologies dans toute la chaîne d'approvisionnement.

Alors que nous aspirons à un avenir durable, nous devons accélérer les solutions qui bénéficient à la planète, aux communautés et à notre économie. Le Forum GLOBE offre une plateforme pour que les innovateurs se réunissent et trouvent ces solutions. Faire progresser l'innovation nécessite des modèles commerciaux prévisibles et des investissements pour assurer la durabilité des écosystèmes forestiers tout en débloquant le vaste potentiel au bénéfice des générations actuelles et futures.

Dans notre quête d'un avenir durable, nous devons accélérer la mise en œuvre de solutions bénéfiques pour la planète, les communautés et notre économie. Le Forum GLOBE offre aux innovateurs une plateforme pour se réunir et trouver ces solutions. Pour faire progresser l'innovation, il faut des modèles d'entreprise et des investissements prévisibles afin de garantir la durabilité des écosystèmes forestiers tout en libérant le vaste potentiel au profit des générations actuelles et futures.


A propos des auteurs

Linda Coady est présidente et chef de la direction du Conseil des industries forestières de la Colombie-Britannique (COFI)
Stéphane Renou est président et chef de la direction de FPInnovations.